Category: Psychosocial

Ses concerts annulés, le claveciniste François Grenier met fin à ses jours

Le claveciniste et chef de chœur François Grenier s’est donné la mort le 17 mars à l’âge de 39 ans. Une de ses proches évoque l’annulation de ses concerts et l’isolement provoqué par les mesures sanitaires.

Un piano sans musicien au Palais de la musique Catalane en Espagne (image d’illustration) le 30 octobre 2020.

Le 17 mars, le claveciniste et chef de chœur de l’ensemble Hemiolia, a décidé de mettre fin à ses jours après une succession d’annulations de concerts et un fort isolement social provoqué par les mesures sanitaires. L’enterrement a eu lieu le 24 mars à l’église d’Avesnes-sur-Helpe dans la région Hauts-de-France. Interrogée par La Lettre du Musicien, la violoncelliste Claire Lamquet, qui codirigeait avec lui l’ensemble de musique ancienne Hemolia, a expliqué l’origine de ce drame : «Avec la crise sanitaire, et en particulier à partir du deuxième confinement, j’ai senti un net changement dans le comportement de François. Il avait beaucoup moins d’énergie, il était tellement triste des annulations de concert. Il ne les supportait plus.» «La musique c’était son oxygène» La musicienne a confié : «Il s’était renfermé dans sa bulle, et ressassait les annulations. L’avenir l’inquiétait de plus en plus, il en avait une peur panique, car il y avait de moins en moins de reports de nos concerts.» Contacté par La Voix du Nord, son frère Laurent a de son côté souligné : «la musique c’était son oxygène», convaincu, avec le reste de la famille, que sans le contexte actuel, le musicien serait encore là. Né le 2 novembre 1981, il a débuté dans l’univers de la musique en tant que choriste à la Maîtrise Boréale. Après des études de piano, clavecin, musique ancienne, chant, écriture et musicologie, François Grenier est devenu chef de chœur et claveciniste, travaillant un très large répertoire allant de la musique ancienne à la musique contemporaine.

Source : https://francais.rt.com/france/85056-covid-19-ses-concerts-annules-claveciniste-francois-grenier-met-fin-ses-jours

François Grenier était codirecteur d’Hemiolia.
Le taux de suicide chez les jeunes augmente, les services de pédopsychiatrie arrivent à saturation + liste d’articles

Des enfants qui rentrent chez eux en demandant à leurs parents s’il faut qu’ils se suicident. Une augmentation de 20% du passage à l’acte chez les adolescents, rapporte Europe 1.

C’est à Strasbourg que le service de pédopsychiatrie arrive à saturation.

Catherine, en première ligne, alerte sur la détresse psychique des jeunes dans notre pays.

En cause évidemment, les mesures sanitaires inhumaines imposées à notre jeunesse, alors que le Covid ne touche en grande majorité que les personnes âgées.

Elle explique que face à cette surcharge, son service n’est plus en mesure de pouvoir aider et accompagner au mieux les enfants et les adolescents.

Voilà encore un signe de la gestion criminelle de la crise de la part du gouvernement, qui prétend vouloir sauver des vies de personnes âgées en sacrifiant les jeunes… Une façon – une de plus – de diviser (jeunes et vieux cette fois). Les personnes âgées ne sont pourtant pas oubliées puisque si le protocole du Pr Raoult est interdit dans les Ehpad, en revanche le Rivotril est fortement conseillé…

Source : lemediaen442.fr

Voir aussi : En pédopsychiatrie, le tri des patients a commencé… (06-02-21)
– Article du Figaro en novembre : “20 % des Français envisagent de se suicider”https://www.lefigaro.fr/vox/societe/confinement-la-vague-de-depression-qui-arrive-est-inedite-par-son-ampleur-20201123
– Chez les artisans-commerçants, on atteint le chiffre d’une personne sur quatre !  Parmi les artisans-commerçants qui ont envisagé le pire, 42% disent être passés à l’acte, avec une hospitalisation (contre 27 % en moyenne toutes catégories confondues):https://www.lhotellerie-restauration.fr/journal/restauration/2020-12/recrudescence-des-suicides-chez-les-chefs-d-entreprise-et-artisans-commercants.htm
https://fr.sputniknews.com/france/202101311045157880-la-france-connait-une-vague-psychiatrique-face-a-lepidemie-du-covid-19-selon-un-medecin-parisien/

Quelques articles récents sur des suicides liés aux mesures sanitaires :

A Las Vegas:
– 18 jeunes se sont suicidés à cause de l’arrêt des écoles et universités, le plus jeune avait 9 ans :https://www.nytimes.com/2021/01/24/us/politics/student-suicides-nevada-coronavirus.html
En France :
– Suicide d’un handicapé de 31 ans en France à cause de l’isolement du confinement :https://www.marieclaire.fr/confinement-un-jeune-homme-handicape-s-immole-par-le-feu-a-cause-de-l-isolement,1351318.asp
– Un restaurateur au Pays-Basque:
https://fr.theepochtimes.com/cuisinier-met-fin-a-jours-pays-basque-y-a-enormement-de-suicides-profession-1655107.html
– un étudiant d’HEC (7/04/2021) :https://etudiant.lefigaro.fr/article/un-etudiant-en-confinement-s-est-suicide-sur-le-campus-d-hec_db0d2024-7972-11ea-ae87-f757a46fe2ef/
– une restauratrice bretonne de 36 ans (17/11/2020) :
https://breizatao.com/2020/11/19/plougoumelen-detruite-par-la-politique-de-confinement-gouvernementale-ghislaine-restauratrice-de-36-ans-se-suicide/
– un étudiant à Lyon (défénestration mais vraiment mort ? 9/01/2021) :https://fr.sputniknews.com/france/202101121045057930-il-y-a-eu-trois-suicides-parmi-les-extras-la-perspective-dun-nouveau-confinement-epouvante-/
– 3 suicides d’extras dans l’événementiel et la restauration (12/01/2021) :https://fr.sputniknews.com/france/202101121045057930-il-y-a-eu-trois-suicides-parmi-les-extras-la-perspective-dun-nouveau-confinement-epouvante-/
– une étudiante à Lyon, tentative (12/01/2021), le même article parle de 3 suicides en décembre 2020 :https://www.lefigaro.fr/faits-divers/lyon-une-etudiante-tente-de-se-defenestrer-20210113
– un cafetier dans les Vosges (13/01/2021):https://www.midilibre.fr/2021/01/23/coronavirus-le-suicide-de-rudy-noel-en-fait-la-premiere-victime-officielle-chez-les-cafetiers-9329349.php
– une étudiante à la Sorbonne (13/01/2021) :
https://actu.fr/ile-de-france/paris_75056/suicide-d-une-etudiante-en-medecine-de-la-sorbonne-a-paris-le-covid-19-l-a-isolee_38792362.html
Belgique :
– Alysson, 24 ans, barbière à Liège :https://www.sudinfo.be/id281514/article/2020-11-17/triste-nouvelle-liege-alysson-la-jeune-barbiere-de-24-ans-qui-venait-douvrir-son
– Un restaurateur à Liège :
https://fr.metrotime.be/2020/08/06/must-read/un-restaurateur-liegeois-se-suicide-a-cause-du-coronavirus/
Japon :
– plus de morts liés aux suicides qu’au Covid : https://www.20min.ch/fr/story/le-suicide-a-fait-plus-de-morts-en-octobre-que-le-covid-19-sur-toute-lannee-673640005863

Les naissances en Italie chutent de 22 % en décembre – Neuf mois exactement après le début du confinement

Alors que les gens dans le monde entier ont essayé de trouver ce qu’il était possible de faire pour s’amuser pendant les périodes de confinement, avoir des rapports sexuels non protégés n’en faisait apparemment pas partie. Selon de nouveaux chiffres en provenance d’Italie, la natalité a chuté de 21,6 % dans 15 villes italiennes, selon Reuters, citant les données de l’agence de statistiques ISTAT.

De plus, l’impact des confinements ne fait que commencer – avec une chute des mariages de plus de 50 % au cours des dix premiers mois de 2020, ce qui laisse présager “un probable déclin des naissances dans un avenir immédiat” selon le chef de l’ISTAT, Gian Carlo Blangiardo.

Les experts en démographie prédisent une baisse des naissances dans toute l’Europe pour 2021, car l’impact des confinements de l’année dernière se fait sentir.

Une enquête menée dans cinq pays européens pendant le confinement de mars et avril a montré que de nombreuses personnes ont annulé leur projet d’avoir des enfants. Les Allemands et les Français étaient plus nombreux à dire qu’ils retardaient, tandis que les Italiens étaient plus nombreux à dire qu’ils avaient complètement abandonné leurs projets.

L’année dernière, la Grande-Bretagne a enregistré une chute des importations de poussettes pour bébés, qui ont atteint leur niveau le plus bas depuis le début des enregistrements en 2000. (Oui, le Trésor compte les importations de poussettes pour bébés. En tonnes.) –Reuters

Et comme l’a rapporté Forbes mercredi, l’Italie n’est pas seule – de nouvelles recherches de Brookings indiquent une pandémie plutôt qu’un baby boom.

En juin 2020, le Brookings Institute a estimé que les États-Unis verraient entre 300 000 et 500 000 naissances de moins qu’en 2019. Cette baisse est survenue quelques mois seulement après la mise en place des restrictions dans tous les États. Après avoir pris en compte les fermetures d’écoles et de garderies et les pressions du travail à domicile, les chercheurs ont déclaré qu’ils pensent que leur estimation de 300 000 naissances en moins est exacte.

Une réduction des naissances est exactement le contraire de ce que de nombreuses personnes avaient prévu pour 2020. Passer plus de temps à la maison avec un partenaire semble être la recette parfaite pour accélérer le développement de la famille. Cependant, avec l’augmentation de la précarité de l’emploi, l’anxiété liée à la santé et le fait que le gouvernement encourage les gens à éviter les hôpitaux, il semblerait que Covid-19 ait fait réfléchir les gens. -Forbes

Selon Philip Cohen, sociologue et démographe de l’université du Maryland, non seulement le taux de natalité a baissé récemment, mais moins de personnes ont cherché des sujets sur la grossesse et le sexe en ligne.

“Plus les craintes économiques sont grandes, plus l’impact sur le taux de natalité est important”, a déclaré Martin Bujard, directeur adjoint de l’Institut fédéral allemand de recherche sur la population. “Ainsi, dans les pays où l’État-providence minimise l’impact économique – comme l’Allemagne – l’effet négatif pourrait être moindre”.

Selon l’Institut Guttmacher, 34 % des femmes américaines ont réduit le nombre d’enfants qu’elles s’attendent à avoir ou ont retardé leurs projets de procréation en raison de la pandémie. Des tendances similaires ont été observées en France, en Allemagne, en Espagne et au Royaume-Uni, selon les chercheurs Francesca Luppi, Bruno Arpino et Alessandro Rosina.

“Les retombées économiques, les préoccupations sanitaires persistantes, l’incertitude quant à la sécurité et à la disponibilité des soins médicaux et la fermeture des écoles sont autant de facteurs qui font que le moment est très peu propice pour les couples de fonder ou d’agrandir leur famille”, a déclaré Emily Smith-Greenway, professeur associé de sociologie à l’université de Californie du Sud, dans une déclaration à HuffPost. “Nous prévoyons certainement un rebond, mais nous ne sommes pas sûrs d’un dépassement – un boom qui aide à compenser la baisse”.

Source : https://www.zerohedge.com/economics/italian-births-fall-22-december-exactly-nine-months-after-lockdowns-began
Traduction par https://cv19.fr

Coronavirus : Un enfant sur cinq a souffert d’un stress post-traumatique lors du premier confinement

Alors que les urgences pédiatriques enregistrent une hausse des admissions pour des problèmes psychologiques, la pédiatre toulousaine Isabelle Claudet réaffirme son opposition à la fermeture des écoles.

  • Alors que la perspective d’un troisième confinement pointe, la professeure Isabelle Claudet, cheffe des urgences pédiatriques de Toulouse, est opposée à une fermeture des écoles et collèges.
  • Les services pédiatriques du CHU de Toulouse enregistrent une hausse de 40 à 70 % des admissions d’enfants et adolescents pour des problèmes psychologiques ces derniers jours.
  • Selon une étude menée par le service d’Isabelle Claudet, un enfant sur cinq a été victime d’un stress post-traumatique durant le premier confinement.

Elle n’en démord pas. A l’instar de la société française de pédiatrie, la professeure  Isabelle Claudet, cheffe du service des urgences de l’hôpital des enfants de Toulouse, est  opposée à la fermeture des écoles si un troisième confinement était décidé. Une position qui est loin d’être rhétorique. Depuis ces derniers jours, ses équipes voient affluer des jeunes souffrant de problèmes psychologiques.

« Nous avons beaucoup d’enfants hospitalisés, qui décompensent aujourd’hui. Il y a 40 à 70 % d’admissions supplémentaires. Au lieu d’avoir trois à quatre hospitalisations par jour pour ces raisons, nous en avons douze à quatorze… Et ça nous inquiète énormément », souligne cette responsable. Certains développent une anorexie mentale, d’autres des formes aiguës d’anxiété. Autant de pathologies que cette spécialiste s’attendaient à voir ressurgir, en particulier chez les adolescents.

Car ces troubles, cette dernière les a scrutés de près dans le cadre d’une étude baptisée E-COCCON. Durant le premier confinement, son équipe a interrogé 380 enfants de 8 à 15 ans et leurs parents. Avec l’objectif de déceler les effets de ces deux mois enfermés, loin de leur quotidien, de leurs écoles et collège, et de leurs copains.

Si les résultats sont en cours de publication, Isabelle Claudet dévoile d’ores et déjà l’un des principaux résultats : « Un enfant sur cinq a souffert d’un stress post-traumatique, les filles ayant un taux plus élevé que les garçons », avance la pédiatre. Un stress qui s’est traduit sous différentes formes, que ce soit des troubles du sommeil, de la colère ou pour certains une envie de rester chez soi, comme une forme repli pour se protéger de l’extérieur, le « syndrome de la cabane ».

Une étude similaire menée en Italie sur les enfants des soignants a donné des résultats encore plus marqués, puisque dans ce cas-là, il s’agit d’un enfant sur trois souffrant de stress post-traumatique. Alors si elle conçoit que l’on puisse fermer ponctuellement une école ou un collège lorsqu’il y a un cluster, la cheffe des urgences pédiatriques est contre une mesure globale, « ce n’est pas légitime pour la santé mentale des enfants ».

D’autant que selon elle, les publications sur la circulation du virus parmi les enfants se multiplient pour confirmer qu’ils « sont peu transmetteurs du virus, car ils n’ont pas de forme respiratoire importante », poursuit-elle.

Source : https://www.20minutes.fr/sante/2965963-20210131-coronavirus-enfant-cinq-souffert-stress-post-traumatique-lors-premier-confinement

Covid : “20% de la population commence à basculer dans la psychiatrie”

Environ 20% de la population française pourrait basculer dans la psychiatrie selon Serge Hefez. © MARTIN BUREAU / AFP

Beaucoup de Français souffrent moralement de la crise du Covid-19, après de longs mois de restrictions. Samedi sur Europe 1, le psychiatre Serge Hefez s’alarme du fait que “20% de la population française commence à basculer dans la psychiatrie”. Le spécialiste invite les autorités à préparer les conséquences de la crise sur le long terme.

INTERVIEW

C’est un constat glaçant qui est fait par le psychiatre Serge Hefez, samedi, sur Europe 1. À cause du Covid-19 et des restrictions qui lui sont liées, ce responsable d’unité du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière estime que “20% de la population française commence à basculer dans la psychiatrie”. Angoisses, déprime, désarroi, colère… Bon nombre de Français se retrouvent dans des situations de détresse. Pour le spécialiste, ces symptômes ne sont pas nouveau mais ils “sont aujourd’hui en train de déraper de plus en plus vers la psychiatrie”.

“On est dans cette troisième vague psychiatrique”

“C’est terrible, tous mes collègues disent la même chose”, poursuit Serge Hefez. “On est dans cette troisième vague psychiatrique à l’heure actuelle, avec des risques suicidaires qui sont majeurs, avec des dépressions qui sont quasiment mélancoliques, des états de sidération anxieuse avec des risques de décompensation, un peu sur un mode paranoïaque.”

Plus problématique encore : les liens familiaux et amicaux ou encore le sport ne suffisent désormais plus à atténuer ces maux, selon le psychiatre. “Il faut vraiment des soins pour ces personnes-là, des diagnostics, et pouvoir conduire des traitements appropriés.”

La crainte d’une forte hausse des suicides

Serge Hefez relate l’augmentation des “tentatives de suicides, notamment chez les adolescents, qui sont multipliées par rapport à l’année dernière”. Et “on sait par expérience que les suicides se produisent un an voire deux après une crise”, ajoute-t-il. Pour le spécialiste, il est donc urgent que les autorités du pays préparent “ce moyen terme et ce long terme” des conséquences du Covid-19.

Europe 1

Par Jonathan Grelier

Source : https://www.europe1.fr/societe/coronavirus-20-de-la-population-commence-a-basculer-dans-la-psychiatrie-alerte-hefez-4011846

Impacts traumatiques de la politique sanitaire actuelle sur les enfants : un constat clinique alarmant

Résumé

Des professionnels en psychologie, psychanalyse, pédiatrie et pédopsychiatrie dressent un constat alarmant au sujet des impacts traumatiques de la politique sanitaire actuelle sur les enfants. Décrivant leurs observations, ainsi que les symptômes relevés dans leurs consultations et analysant les témoignages de parents, enseignants et enfants, ils relèvent de graves perturbations dans le vivre-ensemble et la socialisation, la survenue de nouvelles maltraitances au sein des établissements, une condamnation de la tendresse, de l’empathie et un interdit implicite à l’altérité, une entrave au développement relationnel, psychomoteur ainsi que des régressions dans les apprentissages, une fragilisation majeure de l’autorité bienveillante/contenante et de la posture parentale, une perte de repères structurants et des discours paradoxaux. Le tableau clinique conclut à une souffrance psychique croissante chez les enfants, risquant d’entraîner une explosion de troubles psychiques graves et de passages à l’acte suicidaires.

NDLR : Nous avons conscience que cet article est long mais il est complet et le sujet est important .

Nous professionnels en psychologie, psychanalyse, pédiatrie et pédopsychiatrie entendons alerter sur les impacts traumatiques de la politique sanitaire actuelle sur les enfants.

Ce traumatisme provient plus généralement d’une effraction du monde des adultes dans le monde des enfants, les adultes étant traités par l’État comme des enfants, et les enfants comme des adultes auxquels l’on supprime la joie de vivre, les loisirs, la socialisation, la projection confiante dans les adultes et l’avenir, la tendresse et l’innocence.

Le discours adressé aux enfants par la politique sanitaire actuelle est un matraquage de peur, de méfiance, de culpabilité, de maladie et de mort. De plus, il s’agit d’un discours d’adultes mortifère qui ne s’adapte pas à l’âge des enfants, et face auquel les enfants reçus en consultation nous paraissent totalement désorientés.

Les symptômes relevés dans nos consultations

Des enfants de plus en plus nombreux surgissent en consultations, avec un tableau traumatique sans équivoque.

Énumérons quelques-uns des symptômes les plus fréquemment rencontrés :

Angoisse, troubles du sommeil, démotivation, retrait émotionnel, baisse d’énergie (liée au manque d’activités, à la surveillance continue, à l’inquiétude de mal faire), asthénie liée à la peur constante (peur de la maladie, peur de mal faire, peur d’enlever le masque, peur de contaminer autrui, peur d’être grondé, peur de l’autre etc.), sidération, anxiété chronique (due notamment à la consigne induite de ne pas tomber malade pour pouvoir rester à l’école), troubles psychosomatiques (qui perdurent de retour à la maison, par exemple : tics, problèmes de peau, troubles respiratoires et asthmatiques inédits pour des enfants ne présentant pas de symptômes antérieurs, bouffées de chaleur qui entravent le sommeil la nuit, migraines, dermatoses…). Le développement de traits hypocondriaques et des retours d’énurésie chez des enfants déjà grands (ex. : enfants de CM2 qui avaient acquis la propreté depuis longtemps) ont également été constatés.

L’on constate une extrême agitation entraînant des diagnostics en chaîne d’hyperactivité (alors même que les enfants n’ont pas d’espace pour jouer et se dépenser à l’école, que leurs activités sportives et culturelles ont diminué au profit d’un temps plus important passé sur les écrans), des régressions dans le langage, des confusions émotionnelles, psychiques et intellectuelles graves entraînant une régression dans les apprentissages, dans l’adaptation et le comportement en société, une diminution de l’altérité, de la coopération et de l’empathie, un repli sur soi, une perte de spontanéité, et des troubles de type dépressifs inquiétants conduisant à une augmentation des idées suicidaires.

Pour certains, l’école est vécue sur un mode désormais phobique[1].

Les troubles traumatiques se lisent en particulier dans le déploiement exponentiel de sentiments de honte, de tristesse et de culpabilité, ainsi que de symptômes dissociatifs, voire d’épisodes de déréalisation.

Les environnements familiaux et éducatifs ne parviennent plus à contenir les angoisses des enfants, tant la politique sanitaire actuelle est intrusive et violente à leur égard, et nous souhaitons en particulier argumenter sur les raisons d’un tel tableau clinique.

La maladie et la mort : un rapport terrorisé au corps et au vivant

Les enfants absorbent tous les jours par les médias et au sein de leurs établissements scolaires le conditionnement d’une peur permanente et latente de la mort.

Le corps est désormais investi principalement à travers la maladie. Il devient un ennemi persécuteur dès l’apparition du moindre symptôme, entraînant sentiment de culpabilité et rejet de l’enfant. De plus, le corps est traqué et investi par des lavages de mains incessants (voire compulsifs) avec du gel hydro alcoolique, ou le signalement du masque mal mis sur le visage.

Le corps de l’enfant est également maltraité dans certaines situations, par exemple des parents dénoncent des situations ubuesques où le recours au casier au collège et lycée est interdit, ainsi les enfants doivent porter des sacs jusqu’à 11 kg, et prendre des itinéraires contraignants et épuisants au sein de l’école pour rejoindre une salle de classe[2].

Dans cet article paru dans le Lancet Child & Adolescent health, les auteurs insistent sur l’impact tragique des mesures politiques d’isolement social sur les enfants et les adolescents[3]. Ils rappellent que les interactions sociales font partie des besoins humains de base, tout comme le besoin fondamental de manger ou dormir. Se sentir insuffisamment relié aux autres a des conséquences négatives profondes et durables sur la santé physique et mentale, et cela peut même aller jusqu’à induire plus de mortalité[4].

Certains protocoles de biosécurité obligent les enfants à se tenir sur une case, ce qui entrave le libre déploiement du mouvement nécessaire à un développement psychomoteur harmonieux, notamment dans les cours de récréation.

Le masque est vécu tant comme une marque de musèlement qu’un objet fétiche irrationnel qui éloignerait un ennemi invisible. Aussi dès que l’enfant retire son masque pour retrouver une vie normale, il peut vivre des éprouvés de terreur et de culpabilité. Nous avons des retours d’orthophonistes et de psychologues indiquant que les enfants ont tellement peur de se faire gronder ou encore de mourir s’ils le retirent, qu’ils sont désormais bloqués pour enlever le masque.

La réalité est que les enfants ont un besoin important de voir le visage des personnes qui s’occupent d’eux : lire les visages, les expressions, les mimiques, ce qui se traduit par le jeu universel des grimaces (tirer la langue, etc.) ; la lecture du visage permet à la fois un apprentissage des émotions sur le visage de l’autre, et un apprentissage de ses propres fonctions nécessaires au langage et à la communication.

Le 06 septembre 2020, les professeurs de pédiatrie Christèle Gras-Le Guen, vice-présidente de la société française de pédiatrie, et Régis Hankard, coordonnateur du réseau de recherche clinique pédiatrique Pedstart, sont formels : « la COVID-19 n’est pas une maladie qui concerne les enfants. (…) la Covid-19 n’est définitivement pas une maladie pédiatrique. »[5].Ils rajoutent : « L’idée qui se dégage de ces observations est qu’il ne faut surtout pas que les enfants fassent l’objet de mesures draconiennes, pénibles à vivre, qui pourraient bouleverser leur quotidien, alors que ce microbe ne les concerne que vraiment très peu. »

En dépit de ce constat médical, les plaintes des enfants quant au port du masque peuvent être banalisées, voire réprimandées, sous prétexte qu’il ne serait pas si terrible de porter un masque toute la journée (« les chirurgiens en portent bien eux ! »). D’où le message implicite qu’il n’est désormais plus permis aux enfants de se plaindre dans leur quotidien d’un quelconque désagrément ou mal-être physique et/ou psychologique.

De surcroît, sur un plan physiologique, l’on prive les enfants d’oxygène, ce qui aggrave tout ce que nous allons dire ensuite. Le port du masque en continu rend en effet la respiration difficile et accentue le ressenti d’angoisse[6]. Des médecins observent également une recrudescence de problèmes respiratoires de type bronchites asthmatiformes[7]. Le manque d’oxygénation du cerveau engendre des déficits de la concentration, de l’attention, de la mémoire, risquant de conduire davantage d’enfants en échecs scolaires, sans parler des répercussions sur leur immunité.

Le Dr Margarite Griesz-Brisson[8], docteur en médecine, neurologue consultante et neurophysiologiste, titulaire d’un doctorat en pharmacologie alerte sur la gravité d’un problème de saturation d’oxygène et de saturation en dioxyde de carbone : selon elle « pour les enfants et les adolescents, les masques sont un interdit absolu »[9] et ce, afin de permettre le développement du système immunitaire et le déploiement du cerveau.

De graves perturbations dans le vivre-ensemble et la socialisation

La peur et la terreur sont les maîtres mots de cette politique sanitaire, dans laquelle l’autre n’est plus un autre à apprivoiser, mais un ennemi potentiel duquel chacun doit se méfier en conservant des distances entravant tout apprentissage de la fraternité et de la solidarité.

Cette méfiance permanente est susceptible d’entraîner un sentiment de persécution qui, s’il vient se renforcer comme nous le constatons par des troubles dissociatifs ainsi qu’un déficit d’empathie, peut entraîner à termes des passages à l’acte auto-agressifs (conduites suicidaires) ou hétéro-agressifs (coups et blessures, conduites impulsives, dégradations), ainsi que des troubles de nature délirante (persécution).

Nous avons des retours d’enseignants, de parents et d’enfants concernant le développement de comportements désormais inadaptés dès l’école primaire (ex. : endormissements en classe, insolence face à une autorité dont les enfants ne reconnaissent plus la légitimité en raison de la violence subie, harcèlement entre élèves et passages à l’acte violents notamment à l’heure de la cantine).

La survenue de nouvelles maltraitances au sein des établissements scolaires

La politique sanitaire actuelle entraîne la survenue de nouvelles maltraitances au sein des établissements scolaires. Ces maltraitances sont de divers ordres : incitations à la délation des autres enfants ou encore des membres de sa propre famille, incitation des enseignants à la délation des enfants qui tiennent « des propos manifestement inacceptables »[10], isolement et rejet, stigmatisation, exclusion, mépris pour la vulnérabilité de certains enfants, présence des forces de l’ordre autour des établissements et parfois en leur sein, harcèlement.

Le traitement égalitaire d’enfants présentant une vulnérabilité rajoute une maltraitance doublée d’une discrimination, à une situation déjà difficile. Par exemple, les enfants présentant déjà des troubles du langage sont doublement affectés ; les enfants asthmatiques et/ou phobiques vivent une angoisse majorée et des conséquences psychosomatiques aggravées ; les enfants ayant des problèmes d’audition ne peuvent plus se raccrocher à l’expression faciale (l’expression du visage est l’un des 5 paramètres de la langue des signes. Sans ce paramètre, le signe perd sa valeur d’intensité et n’a plus le même sens) ; les enfants autistes présentent des difficultés accrues pour analyser les visages, ce qui aggrave le déficit social dont ils souffrent déjà. Tout l’accompagnement psycho-éducatif se voit ainsi complètement bouleversé ; le travail effectué jusque-là sur plusieurs mois (voire années) est anéanti (apprentissage des mimiques, des expressions faciales, décryptage des émotions). Chez certains adolescents autistes, la médiatisation mortifère renforce leur rigidité mentale, et amplifie les troubles anxieux déjà bien présents.

Christophe Leroy, docteur en biologie moléculaire et cellulaire, résume ainsi la gravité de la situation : « A l’âge où ils apprennent les émotions, la lecture, l’expression orale et écrite, le mouvement, l’équilibre, ils se retrouvent dans les cours de récréation muselés, parqués dans des cercles ou des carrés délimités, cloisonnés en intérieurs avec étouffoirs devant des enseignants miroirs. Maltraitance ? Sans aucun doute. Restent dominants la peur, l’angoisse, le stress et l’immobilisme qui semble la nouvelle ligne éditorialiste de ce gouvernement pour instruire et épanouir nos enfants. »[11]

L’autorité est vécue comme déshumanisée, robotisée, sous l’angle du contrôle, de la démesure, de la surveillance et de la punition, sans le pendant qui rend d’ordinaire seul acceptables les limites éducatives, à savoir la bienveillance, la tendresse et l’humanisation des rapports humains au travers des émotions. Et c’est sans compter sur l’intrusion de la police au sein des établissements scolaires, certains policiers étant postés armés à l’entrée des écoles et des collèges : quel conditionnement de terreur souhaite-t-on imprégner dans le psychisme des enfants ?

Voici par exemple le témoignage public d’une maman (de surcroît ancienne professeur de lettres classiques durant 16 ans) pour sa fille au collège, et qui reflète les témoignages que nous recevons ainsi que les déclarations des parents et des enfants en consultation :

« Les profs sont de plus en plus odieux, mis à part une minorité ; une prof a tout de même osé lui dire que ce n’était pas son masque qui l’empêchait de respirer, mais qu’elle ²avait un problème au cerveau², une autre l’a accusée d’être potentiellement responsable de la mort de sa famille, une autre prof saisit les copies avec une pince, pour les mettre en quarantaine dans un sac avant de les toucher…(…) L’infirmière du collège passe tous les 15 jours dans les classes pour rappeler aux élèves qu’ils peuvent tuer leurs grands-parents, et ne doivent pas faire de câlins en famille… »[12]

Cette mère relève différents actes de maltraitances à l’égard des enfants de la part du personnel enseignant, par exemple :

« Comment pouvez-vous tolérer qu’un élève se fasse exclure d’un cours parce qu’il a tenté à plusieurs reprises de respirer un peu en glissant le masque sous le nez ?

Comment pouvez-vous tolérer qu’un élève se fasse disputer et accuser de faire des histoires quand il se trouve avoir des vertiges à cause de l’hypoxie générée par le port du masque ? »[13]

Un autre exemple, parmi les nombreuses maltraitances qui semblent surgir au sein des établissements scolaires, de violence d’adultes envers les enfants et nous a été rapporté en témoignage direct est celui d’un professeur menaçant une élève de collège de lui faire un procès pour motif d’atteinte à la vie d’autrui, parce qu’elle avait enlevé son masque pour remettre un élastique de ses bagues d’orthodontie !

Ainsi, des adultes référents, censés rassurer et protéger les enfants, peuvent ainsi réagir de manière exacerbée, voire irrationnelle, perdant eux-mêmes leur discernement et leur propre sécurité de base.

Une condamnation de la tendresse et de l’empathie, un interdit implicite à l’altérité

La distanciation sociale et le port du masque obligatoires dans les établissements scolaires dès l’âge de 6 ans interdisent de fait le réconfort de l’enfant à l’école par la tendresse, laquelle devient un acte dangereux interdit et assimilé comme tel. La spontanéité des gestes est interdite, réprimée et punie. La tendresse même au sein de la famille est réprimandée dans la narration médiatique ; l’isolement social au sein des familles est encouragé, sous peine de chantage à la culpabilité : l’enfant est ainsi assimilé à un meurtrier s’il a embrassé spontanément ses grands-parents ![14]

La représentation de la maladie est en soi problématique, vue comme un ennemi étranger et invisible duquel on doit se protéger en s’éloignant d’autrui. Les enfants développent des angoisses en rapport à ce qu’ils touchent, et ce d’autant plus que le toucher est l’un des premiers sens mis à contribution dans la découverte du monde (rappelons que les bébés portent les objets à la bouche avant de les manipuler, pour découvrir le monde. Les enfants touchent le matériel, les jeux, les vêtements, et c’est un besoin primordial dans la constitution psychique du principe de réalité). Priver les enfants du toucher revient à les priver d’un accès sensoriel fondamental au monde qui les entoure, et est une grave maltraitance aux terribles conséquences.

L’accès aux émotions est rendu extrêmement problématique par le port du masque. Les enfants n’apprennent plus à lire correctement les émotions sur le visage de l’adulte, ce qui renforce des processus de perte des affects. Le retrait du masque chez les adultes entraîne de l’angoisse chez les enfants en bas âge, qui vivent dès lors le visage de l’adulte comme menaçant. L’autre est perçu comme un ennemi, ce qui grève lourdement le développement de l’altérité. Le rapport au corps, la perte d’accès à l’humanité ainsi que la confusion générale (cf. infra) entraînent des troubles du comportement et, pour certains enfants, une perte du sentiment de réalité de nature à engendrer également des troubles de nature psychotique.

Plus l’enfant est jeune, plus ce risque est aujourd’hui accru.

Une entrave au développement psycho-affectif, relationnel, psychomoteur et des régressions dans les apprentissages

A 6 ans, l’enfant n’a pas encore accédé au stade logique, et vit encore dans un monde fait de pensée magique. Son développement psycho-affectif et relationnel est aujourd’hui empêché (ex. : impossible de se rassurer par un sourire ou des expressions sur le visage de l’adulte autour).

Le psychologue du développement et universitaire américain Edward Tronick a démontré dans ses recherches (the « Still Face Experiment ») qu’un nourrisson est en recherche de partage constant avec sa mère, et qu’il se trouve en détresse psychique sérieuse face à l’absence d’interactions, ou encore l’inexpressivité d’un visage ou son impassibilité. Ceci a un impact direct grave sur son développement affectif et le lien d’attachement. L’enfant est sensible à trois éléments : les expressions faciales, les vocalisations et les postures corporelles. Le masque vient aujourd’hui entraver de fait ce que ce psychologue américain appelle les unités expressives fondamentales, c’est-à-dire la capacité pour l’enfant en bas âge de grandir sans épisodes de détresse face à l’inexpressivité du visage des adultes référents autour de lui. Le port du masque des personnes autour empêchant l’accès au sourire et aux traits du visage engendre de facto cette inexpressivité et compromet donc sérieusement le développement psychique des enfants en bas âge.

Dès l’âge de 4 à 6 semaines, les bébés esquissent des mouvements de lèvres et réagissent à leur environnement de cette façon pour lui montrer le plaisir qu’ils éprouvent d’interagir avec lui. Dispenser et voir un sourire a des effets positifs sur le bien-être, le développement et l’apprentissage[15]. Ce mécanisme trouve une explication au niveau neurologique depuis la découverte récente des « neurones miroir » ou neurones de l’empathie[16] permettant de se mettre à la place de l’autre et d’imiter ses comportements. Ces neurones seraient tout particulièrement sensibles au sourire.

Par la suppression du sourire derrière le masque s’effectue donc une neutralisation très importante de l’empathie chez l’adulte vis-à-vis de l’enfant mais aussi chez l’enfant vis-à-vis des adultes qui l’entourent. Cette empathie est nécessaire pour la prise de confiance dans les relations sociales et donc, en supprimant l’accès au sourire, le port du masque est très dommageable à l’épanouissement et au développement psycho-affectif des enfants.

La suppression du visage au travers des masques ainsi que les contraintes exercées sur les corps entraînent des régressions nettes dans le développement relationnel et intellectuel de l’enfant et une perte d’élan vital pour communiquer. Pour beaucoup d’enfants, la socialisation commence avec l’école, et la découverte des règles du vivre-ensemble, comme de l’autorité du maître. Quel est donc ce maître qui n’a pas d’identité, comment reconnaître son humeur, savoir s’il est gentil, ou humain ?

Il convient de noter que ce problème de reconnaissance concerne aussi les adultes, un maître d’école nous a témoigné qu’il confondait les mamans et avait rendu un enfant à une autre… Une psychologue a également confondu une maman avec une autre, en allant chercher l’enfant dans la salle d’attente. Ceci est un grave problème de protection des enfants, dont la sécurité est mise en danger.

Le langage est lié aux émotions, il existe un besoin de lire les expressions du visage, de la bouche et d’entendre de façon audible une voix et les émotions qui l’accompagne. Renoncer à cette forme de communication consistant à lire le langage et les signes sur le visage revient à renoncer à la communication non verbale et à ses subtilités, à l’ironie et à l’humour qui convoque les mimiques du visage, à l’analyse de la communication paradoxale… Quelle cohérence y a-t-il aujourd’hui avec le déploiement au sein des établissements de la langue des signes au nom de « l’inclusion » ?

De plus, couper l’accès à un organe de communication essentiel, diminue la réceptivité des autres.

Les enfants dépendent largement des expressions faciales pour comprendre et appréhender leur environnement : « Cacher la moitié inférieure du visage diminue la capacité à communiquer, interpréter et imiter les expressions de ceux avec lesquels nous sommes en contact. Les émotions positives deviennent moins reconnaissables et les émotions négatives sont amplifiées. Le mimétisme émotionnel, la contagion et l’émotivité en général sont réduits ainsi que les liens entre les enseignants et les étudiants, la cohésion de groupe et l’apprentissage – dont les émotions sont un moteur majeur. » [17]

Le développement de l’élocution est lourdement freiné, de même que celui de la lecture, lesquelles fonctionnent également par mimétisme des phonèmes sur le visage d’autrui.

Les professeurs témoignent des difficultés à se faire entendre au travers du masque, les enfants devenant plus agités en classe, n’ayant pas accès à une audibilité correcte dans les enseignements reçus.

Des régressions nettes de l’apprentissage scolaire de base (diction, audition, lecture) et des replis sur soi sont à craindre.

Dans de nombreuses maternelles, l’accès spontané aux jeux est interdit (crainte de contagion par les jouets), ce qui bloque le développement psychique et moteur des enfants en bas âge.

Une fragilisation majeure de l’autorité bienveillante/contenante et de la posture parentale

Le message dominant est fait d’angoisse sur l’avenir.

Les modèles sont des adultes tristes et obéissants, rendus vulnérables par l’incertitude sur la situation économique (ce qui fragilise par ricochet les enfants). La politique sanitaire actuelle fragilise en outre la posture parentale auprès des enfants, mettant les parents en situation d’enfants devant obéir, ce qui entraîne tout à la fois une impuissance parentale et une perte de repères pour les enfants[18].

Le pouvoir imaginaire et symbolique de l’autorité parentale est en chute libre, or rappelons-le, c’est d’abord l’autorité parentale qui rassure les enfants et leur permet de grandir dans un environnement affectif sécurisant pour eux.

Les parents manquent d’arguments, ne sont plus en mesure de promettre que « ça va finir », ne soutiennent pas forcément la narration médiatique dominante et monopolistique, et n’ont pas le temps de préparer les enfants face à la variabilité chronique des décisions politiques à « effet immédiat », annoncées brutalement.

Les parents sont donc mis dans l’impossibilité d’accompagner leurs enfants dans leurs représentations, de les guider et de les épargner. Ils sont à court d’arguments pour expliquer des situations que les enfants ne manquent pas de questionner avec leur bon sens.

Une perte de repères structurants et des discours paradoxaux

La situation entraîne une perte de repères vis-à-vis du monde adulte, vécu comme menaçant et incohérent. Par exemple, un enfant témoigne pour dire qu’il ne comprend pas pourquoi il peut aller en classe, mais ne peut plus jouer dans la rue avec ses copains comme avant.

Le paradoxe est également présent dans la collusion entre un discours mortifère d’adultes qui est adressé aux enfants, et des apprentissages à l’école de chansons fort surprenantes parlant d’un « virus extra-terrestre » ou guerrières, telles que « le covid on en viendra tous à bout », d’après les témoignages que nous recueillons.

Les précautions hygiénistes sont poussées à l’absurde : interdiction de se laver les mains dans certains établissements pour éviter de toucher au robinet, repli par groupes (interdiction de se mélanger entre classes lors de la récréation) etc.

L’école n’est plus le lieu de l’apprentissage de la socialisation, mais celui de l’apprentissage de la distanciation sociale. Elle n’est plus le lieu du vivre-ensemble mais celui du marquage de la méfiance de tous contre tous. Le lien social est très attaqué : les proches deviennent de potentiels ennemis, nous nageons dans les paradoxes éducatifs.

Les enfants vont-ils avoir envie de grandir pour appartenir au monde adulte tel que nous sommes en train de le leur présenter ? Ou vont-ils se déconnecter et se réfugier dans l’imaginaire en refusant de grandir, des sentiments de toute-puissance avec passages à l’acte, ou encore des idées délirantes avec déréalisation ? Sans compter l’augmentation du recours aux écrans, déjà bien problématique, ayant pour conséquences la fuite de la réalité et du lien social au sein même de l’espace familial.

Le paradoxe éducatif concerne également l’écologie, au regard de la contamination du milieu ambiant due au gel hydro-alcoolique, ainsi qu’aux déchets produits cette année (gants, masques etc.) à l’échelle de la planète, mais également le rapport à la nature : un virus est-il vraiment un ennemi extérieur à notre organisme qu’il faudrait combattre ? Doit-on réellement abattre des troupeaux entiers d’animaux porteurs d’un virus ou l’idée d’éradiquer un virus en tuant son porteur vivant relève-t-elle davantage d’une pensée primitive dangereuse de type psychotique ?

Les enfants sont aujourd’hui stigmatisés, alors que durant la première période de l’année 2020, ils étaient considérés comme inoffensifs. Le port du masque est vécu comme un geste arbitraire ; beaucoup se soumettent à des ordres vécus comme arbitraires pour « ne pas avoir de problème » sans comprendre le sens de ce qui leur est demandé. Dès qu’un enfant se gratte le nez, ou baisse son masque, il est contraint à l’isolement et/ou disputé.

Les enfants nagent enfin dans la confusion psychique face à des règles floues, changeantes, contradictoires, arbitraires et uniquement punitives. Ils se vivent comme « mauvais », puisqu’ils sont, selon les moments, punis de jeux collectifs, de cours de récréations ; les sorties scolaires peuvent être annulées, les toboggans fermés et quid de l’accès aux bibliothèques ?

Il est urgent de retrouver la raison…

Si l’on reprend ces éléments du point de vue de la thérapeutique, dans le cas qui nous intéresse il s’agit d’un traitement préventif, c’est ainsi que nous est présenté le port du masque par les enfants et leur distanciation en milieu scolaire, il y a lieu, comme pour tout traitement, y compris préventif, d’évaluer son rapport risques/bénéfices.  

Rappelons tout d’abord quel est l’objectif direct cherché actuellement par ce traitement préventif (le « bénéfice ») : diminuer la circulation du virus SARS-Cov-2 (ou COVID-19 virus) dans la population scolaire et par conséquence dans la population générale, c’est-à-dire en pratique, le nombre de personnes contaminées. De la réussite de cet objectif dépendraient des objectifs secondaires comme la diminution du nombre de patients hospitalisés et surtout celui des formes graves admises en service de réanimation, ainsi que la mortalité due à cette maladie, un lien effectivement probable du point de vue épidémiologique, encore qu’un lien de temporalité (la diminution du nombre de malades symptomatiques après ces mesures) n’implique pas de lui-même un lien de causalité et qu’il faudrait étayer ce dernier par d’autres arguments dans une méthodologie adéquate.

Cet abord de la prévention en milieu scolaire (le port du masque et la distanciation sociale rebaptisée physique) ne l’envisage que d’un point de vue passif, une sorte de ligne Maginot contre le virus, sans que soient réellement prises en compte les capacités de défense propres à chaque individu, en dehors, et ceci de manière paradoxale, de celles, affaiblies, des personnes « fragiles ». Ce qui vient d’ailleurs confirmer l’évidence : les défenses immunitaires personnelles d’un être humain jouent un rôle majeur pour contrer le développement d’une maladie infectieuse. Les grandes difficultés de traitement curatif ou préventif des infections des patients souffrant de déficience immunitaire congénitale ou acquise en sont la preuve a contrario.

Il est généralement admis avec de fortes présomptions scientifiques à l’appui, tant historiques qu’actuelles, que de nombreux facteurs qui ont été développés auparavant dans cet article interviennent dans l’état des défenses immunitaires propres à chaque individu à un moment donné de sa vie, à côté de caractéristiques constitutionnelles initiales ou de maladies chroniques. C’est par exemple, et quel que soit l’âge, l’hygiène de vie (air respiré, lumière naturelle, espace vital, activité physique, cadre de vie, rythmes circadiens tels que veille-sommeil, activités scolaires ou professionnelles et leurs productions, etc., tous ces éléments étant fortement perturbés par la vie en confinement), l’alimentation et les conditions des repas, enfin et tout particulièrement l’importance de l’état de son humeur psychique. De nombreuses études ont montré qu’une humeur dépressive (a fortiori une dépression), de même qu’une anxiété chronique, diminuent les défenses immunitaires de celui qui en souffre. Les facteurs sociaux jouent un grand rôle dans ces états psychiques, et la cohésion du groupe ainsi que la qualité des relations affectives avec l’entourage sont des éléments importants dans leur prévention ou leur traitement. Pour les plus jeunes, qui ont moins de moyens de prise de distance émotionnelle que les adultes, le port du masque, la distance sociale et même le confinement vont à l’évidence, au regard des éléments développés plus haut, à l’encontre des éléments favorables au développement d’une bonne immunité personnelle.

Pour en revenir plus précisément au port du masque en milieu scolaire, que peut-on en attendre sur le plan de la contamination ? Sa seule véritable action est de limiter la quantité de postillons et autres particules émises par la bouche et le nez. Son but n’est pas de protéger de ces particules celui qui le porte mais l’espace proche qui l’entoure : le masque chirurgical protège le champ opératoire, pas le chirurgien. Dans le meilleur des cas le masque porté par les enfants ne peut que limiter en partie la contamination entre eux durant le temps scolaire. La distance physique imposée (qui devient ainsi de fait une distance sociale) peut effectivement augmenter cette limitation de la contamination, mais n’importe quel enfant de l’école primaire peut s’interroger et poser des questions à ses parents sur ce qu’il observe. Des questions comme : pourquoi dans les transports publics cette distance physique n’est-elle plus nécessaire depuis que le port du masque est obligatoire pour les adultes ? Ou bien : pourquoi les deux ne sont-ils obligatoires qu’à l’école ? La situation scolaire est-elle bien plus dangereuse que n’importe quelle autre de sa vie quotidienne (puisqu’en dehors de l’école, comme on peut le constater de visu, une partie des enfants continue de jouer et de parler normalement entre eux) ? Et si l’école est effectivement dangereuse pourquoi continue-t-on à l’y envoyer ? Que répondriez-vous à la place des parents ?

Comme aucune évaluation sérieuse de ces actions « anti-contamination-diffusion du virus » ne semble avoir été faite, ils sont bien en peine pour répondre à des questions qu’eux-mêmes se posent, ce qui nous renvoie à la baisse de la confiance des enfants dans le rôle protecteur parental exposée plus haut. Il en est de même dans les relations des enfants avec les adultes qui les enseignent, quand ne se sont pas installés des sentiments de défiance et de culpabilité bien plus toxiques tels que décrits supra dans cet article. Actuellement, le sentiment de culpabilité (et pas seulement de responsabilité pour plagier certaines anciennes réponses de « décideurs » lors d’affaires tragiques antérieures) est d’ailleurs assez général chez les enfants, sans qu’ils comprennent ce qu’ils ont pu faire de mal, surtout les plus jeunes, et il le reportent sur les messages culpabilisant de certains adultes : les petites incartades au port du masque, les jeux ou discussions entre eux, etc., qu’ils ne peuvent s’empêcher de faire, comme des enfants qu’ils sont. La mise en cause de leur responsabilité dans le risque mortel qu’ils feraient courir à leurs grands-parents ou autres personnes fragiles proches est particulièrement culpabilisante, alors que les données qui nous sont transmises sur ces voies de contamination par les enfants sont très parcellaires et contradictoires.

Au bout du compte cette diminution possible mais non vérifiée (ni humainement vérifiable) de la contamination entre enfants durant les heures scolaires est très probablement quantité négligeable dans la diffusion des vagues épidémiques actuelles de COVID 19. Les effets indésirables de cette prévention constatés lors de l’utilisation du port du masque et la distance entre enfants en milieu scolaire (et plus globalement, l’anxiété généralisée qui les accompagne), c’est-à-dire les « risques » du rapport « risques/bénéfices » sont donc bien présents et importants. Ils apparaissent ainsi prépondérants sur les « bénéfices », ce qui nécessiterait une réévaluation de ce rapport, un traitement, qu’il soit préventif ou curatif, ne pouvant être évalué que par son résultat clinique global et non sur celui d’une seule partie de ses effets. Cette réévaluation pourrait permettre un réexamen des mesures sanitaires en cours en milieu scolaire.

Un autre élément de prévention lors d’une épidémie, dont on entend parler fréquemment, est l’acquisition d’un taux suffisant de personnes immunisées au sein d’une population pour arrêter la propagation du virus en son sein et ainsi protéger également ceux qui n’ont pas encore été contaminés. En ce qui concerne ce nouveau virus, ce taux ne peut actuellement qu’être estimé en fonction des épidémies antérieures par d’autres virus plus ou moins proches de celui-ci. Quel qu’il soit, il ne semble pas atteint jusqu’à présent dans la plupart des populations mondiales, au vu de la pandémie en cours. Cette immunité de groupe ne peut être acquise que par un nombre suffisant d’individus immunisés après contamination par le virus circulant entre les membres de ce groupe. On comprend dans ce cas l’importance de l’immunité personnelle de chaque membre de ce groupe et de l’intérêt qu’elle soit la meilleure possible. La stratégie de limitation de la diffusion d’un virus ne peut que retarder l’acquisition d’une immunité collective plutôt que mettre fin à l’épidémie. Son intérêt est plutôt d’étaler l’évolution de celle-ci afin que les capacités de soins disponibles ne soient pas dépassées en cas de pic, ce que l’on peut comprendre.

Ce n’est pas la première fois dans l’histoire des épidémies à transmission interhumaine que nous sommes confrontés à une telle situation et nous le sommes même encore actuellement pour d’autres agents infectieux que le COVID 19. Pour mémoire, citons en trois cas, dus à différentes sortes d’agents infectieux :

Celui de la varicelle, due à un virus, qui sévissait sous forme d’épidémies à renforcements saisonniers. Celle-ci était très contagieuse dans la population enfantine, quasi exclusivement sous des formes peu symptomatiques ou relativement bénignes. Les formes graves, potentiellement mortelles, ne se voyaient que chez les enfants immunodéprimés (en cas de leucémie par exemple). La stratégie préventive consistait alors, dès qu’une épidémie de varicelle débutait, à protéger ces quelques malheureux enfants en les mettant au vert dans un milieu sans contact avec d’autres enfants, les grands-parents par exemple, avec scolarité à distance. Il n’était pas question de freiner la diffusion du virus mais au contraire de favoriser celle-ci dans l’entourage de l’enfant concerné, comme par exemple chez ses frères et sœurs, afin qu’ils constituent une barrière efficace pour son retour. Les enfants « boucliers » se sentaient ainsi valorisés par leur rôle après qu’on leur avait expliqué les raisons de l’éloignement de l’enfant malade.

Autre maladie : la coqueluche, due à une bactérie. Pas si anodine que cela chez l’enfant, elle reste très dangereuse chez le nouveau-né. La stratégie actuelle est donc d’établir une barrière sanitaire autour de lui, en vérifiant l’état d’immunité de toutes les personnes qui vont être amenées à s’en occuper pendant ses premiers mois de vie.

Troisième cas, celui de la toxoplasmose, qui est une parasitose. L’infection durant l’enfance passe le plus souvent inaperçue alors que pendant la grossesse elle aboutit fréquemment à des malformations graves, voire la mort du fœtus. Là encore la stratégie consiste à favoriser l’acquisition d’une immunité par l’absence de mesures empêchant la contamination spontanée par le toxoplasme à une période de la vie où elle est sans conséquence : l’enfance (sauf en cas de déficit immunitaire, bien évidemment), voire à la favoriser par le contact avec un des animaux transmettant le parasite et que les enfants adorent caresser : le chat.

Dans ces trois situations, la stratégie adoptée est celle d’une protection individuelle des personnes susceptibles de contracter une forme grave de la maladie, tout en favorisant l’acquisition d’une barrière immunitaire collective capable de les protéger en remplacement de cette protection individuelle qui ne peut être que provisoire pour de multiples raisons. Encore faut-il réduire le plus possible les effets indésirables de ces mesures provisoires et, lorsque c’est possible, demander aux personnes concernées leur avis sur ce qu’elles souhaitent (comme par exemple des grands-parents en institution par rapport au contact avec leurs petits-enfants pour l’épidémie actuelle). C’est sous cet angle que pourrait être considérée la protection des enseignants et autres professionnels de l’enfance, qui prennent probablement moins de risques avec les enfants qu’ils côtoient durant leur activité professionnelle, qu’en croisant sur le trottoir quelqu’un en plein effort de course à pied sans masque.

Pour résumer ces paragraphes, il est souhaitable de se demander si les mesures sanitaires actuelles concernant les enfants en milieux scolaire et autres ne relèvent pas d’un hygiénisme plus du registre de la phobie que de l’hygiène (et l’on commence à découvrir le rôle de la nosophobie des microbes dans les maladies allergiques) ainsi que d’un scientisme plutôt que d’une médecine clinique dans ses composantes somatique et psychologique.

Il est urgent de retrouver la raison et de formuler clairement les questions posées par cette épidémie si l’on veut avoir la possibilité d’y trouver des réponses adéquates à la situation qu’elle nous impose, sans avoir à l’aggraver par nos actions, comme le veut toute thérapeutique bien comprise.

Conclusion

Notre relevé clinique est très alarmant, et signale une politique sanitaire ne souffrant d’aucune contestation dans ses certitudes, mais qui semble très déconnectée du réel vécu et des troubles psychiques et physiologiques graves et sérieux qu’elle engendre sur la population en général, et les enfants en particulier.

« Maintenant on ne va plus à l’école pour travailler mais pour se faire gronder » est devenu un discours récurrent entendu dans nos consultations. Bientôt, tous les enfants seront traumatisés d’aller à l’école et ne souhaiteront plus grandir, puisqu’ils ressentent une hostilité franche à leur égard de la part du monde adulte. La souffrance psychique et les troubles associés chez les enfants sont par conséquent en pleine « explosion »[19].

L’enfance est aujourd’hui utilisée comme un champ expérimental hasardeux notamment de techniques manipulatoires institutionnalisées (cf. BVA nudge units supra), où la violence d’un monde adulte régi par l’angoisse focalisée sur la mort et la maladie fait effraction traumatique dans le monde de l’enfance, lui supprimant de façon totalitaire et abusive le droit à une autorité contenante, à une structure sécurisante favorisant les apprentissages, lui volant son innocence, sa joie de vivre et sa sérénité.

Il serait confortable de se reposer sur la capacité d’adaptation et de résilience des enfants face aux maltraitances, mais cela ne devrait en aucun cas nous permettre de faire l’économie d’un positionnement professionnel.

C’est pourquoi nous appelons les professionnels de l’enfance en particulier, et les adultes en général, à se manifester publiquement avec discernement, responsabilité et bienveillance, pour faire barrage à cette maltraitance systémique, aider à promouvoir une approche raisonnable et mesurée, et garantir ainsi la protection des enfants du peuple de France.

Références complémentaires (non exhaustives)

« Le droit de chacun à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé », par Marianne Moliner-Dubost (maître de conférences)

Port du masque : le parcours du combattant d’un collégien asthmatique, décrivant les railleries et l’isolement subi par un collégien, vivant désormais un calvaire dans ses activités scolaires ; la mère ayant insisté pour la reprise des cours de l’enfant, a subi une garde à vue de 8 heures.

Témoignage : au collège, le droit à respirer de l’air pur est relégué aux toilettes

Masked education? The benefits and burdens of wearing face masks in schools during the current Corona pandemic, Trends Neurosci Educ. 2020 Sep.; 20, 11 août 2020

Le port obligatoire du masque pour les enfants, c’est de la maltraitance !, 21 Août 2020, par les docteurs G. Delépine, chirurgien oncologue et N. Delépine, pédiatre cancérologue.

Signataires

Laurence Rasmussen-Amigues, psychologue clinicienne

Karine Amistani, psychologue clinicienne

Ariane Bilheran, psychologue clinicienne et docteur en psychopathologie

Marie Claude Bonnetto, psycho-praticienne

Sandra Brot, psychologue clinicienne

Régis Brunod, pédiatre et pédopsychiatre

Valérie Chénard, psychologue sociale et du travail

Isabel Dousset, psychopédagogue

Thierry Duverger, psychologue clinicien

Catherine Frade psychologue et psychopathologue du travail, docteur en pharmacie, ancienne présidente de l’association EMDR France

Laetitia Guias, psychologue du travail

Marie-Laurence Hercenberg, psychologue clinicienne

Stéphanie Jacques, psychologue clinicienne

Amandine Lafargue, psychologue clinicienne, psychologue sociale et des organisations du travail, psychothérapeute et psychanalyste

Virginia Leclercq, psychanalyste

Laurence Leroy, psychologue clinicienne

Carole Mary, psycho-praticienne et infirmière

Yoanna Micoud, psychologue clinicienne

Consuelo Palacios, psychologue clinicienne

Gwenaëlle Persiaux, psychologue clinicienne

Amandine Potier, psychologue clinicienne

Marie-Catherine Thevenet, psychologue clinicienne et psychanalyste

Isabelle Torisi, psychanalyste

Cet article est proposé pour publication en première instance à France Soir ainsi qu’à Reinfocovid.

[1] Ces troubles de nature phobique sont à relever également chez des enseignants dans nos consultations, certains étant en arrêt de travail pour cela, d’autres souhaitant démissionner et ne se sentant plus en capacité de transmettre de façon sereine dans de telles conditions.
[2] https://www.facebook.com/watch/?v=317319673026731
[3] The effects of social deprivation on adolescent development and mental health, The Lancet Child & Adolescent Health, Volume 4, Issue 8, 1 Août 2020.
[4] Baumeister RF Leary MR. The need to belong: desire for interpersonal attachments as a fundamental human motivation. Psychol Bull. 1995 ; 117 : 497-529
Hawkley LC, Cacioppo JT. Loneliness matters: a theoretical and empirical review of consequences and mechanisms. Ann Behav Med. 2010; 40: 218-227
Mask mandates may affect a child’s emotional, intellectual development, Dr Mary Gillis, 23 Juillet 2020.
[5] https://up-magazine.info/le-vivant/sciences/65177-la-covid-19-nest-pas-une-maladie-qui-concerne-les-enfants/
[6] Chen Y, Zhou Z, Min W. Mitochondria, Oxidative Stress and Innate Immunity. Front Physiol 2018 ;9 :1487. Doi :10.3389/fphys.2018.01487
[7] https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/332448/WHO-2019-nCov-IPC_Masks-2020.4-fre.pdf
[8] https://www.londonneurology.com/dr-margareta-griesz-brisson
Founder and Medical Director of The London Neurology & Pain Clinic Ltd, Specialized Clinic exclusively on Physiology, Neurotoxicology and Primary Prevention Medicolegal Expert in the USA, UK, Germany, Switzerland, Norway. Ce manque d’oxygène dû au port du masque étant qualifié de « fake news », nous souhaitons rappeler que cela contredit les observations cliniques de bon sens et les retours faits notamment par les enfants et les sportifs. Demandons donc aux sportifs s’ils obtiennent les mêmes résultats en s’entraînant avec un masque ou non, et cela permettra de valider par l’expérience les bienfondés de ces assertions théoriques.
Bientôt, nous devrons également argumenter sur les raisons pour lesquelles il ne faut pas arroser les plantes avec du pétrole !
[9] http://www.francesoir.fr/societe-sante/les-gestes-barrieres-les-mains-oui-les-masques-vraiment-moins
[10] https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200512.OBS28723/une-fiche-invitant-a-signaler-les-propos-inacceptables-des-eleves-sur-le-covid-agace-les-profs.html
[11] https://unpeudairfrais.org/le-port-du-masque-a-nos-enfants-de-6-11-ans-est-il-justifie-reinfocovid/
[12] https://m.facebook.com/100000304937380/posts/3620330454653750/?d=n
[13] https://m.facebook.com/100000304937380/posts/3624932354193560/?d=n
[14] Le gouvernement s’est doté institutionnellement d’une unité d’experts en sciences comportementales (BVA nudge unit au cœur même de Matignon) pour la campagne gouvernementale. Le nudge signifiant coup de pouce en anglais est une théorie d’économie comportementale mise de Richard H. Thaler et par Cass R. Sustein (2008 « Nudge. La méthode douce pour inspirer la bonne décision »). Aussi appelé manipulation douce, le nudge exploite nos réflexes en les bousculant à l’aide de biais cognitifs tels que l’aversion à la perte, l’émotion, la réciprocité, l’effet de groupe, les comptes mentaux ou les émotions. Cet outil permet de modifier inconsciemment le comportement des gens pour parvenir à un comportement souhaité.
France culture a dédié une émission sur cette gestion manipulatrice de la crise sanitaire. Les enfants sont donc confrontés massivement au matraquage de ces messages de campagne de communication manipulant nos biais cognitifs pour condamner les gestes les plus élémentaires de tendresse et d’empathie. https://www.franceculture.fr/emissions/signes-des-temps/le-nudge-et-le-comportementalisme
[15] https://www.caminteresse.fr/psychologie/le-sourire-un-langage-subtil-et-universel-11114950/
[16] https://sensoridys.fr/videos/les-neurones-miroirs/
[17] Mask mandates may affect a child’s emotional, intellectual development, Dr. Mary Gillis, 23 juillet 2020. Young children especially rely on facial expressions to understand situations.
[18] Nous renvoyons à l’article de Laurence Leroy, « Fragilisation de la position parentale dans l’exercice de son autorité et ²syndrome d’aliénation² ».
http://www.arianebilheran.com/post/fragilisation-de-la-position-parentale-dans-l-exercice-de-son-autorite-et-syndrome-d-alienation
[19] « Dans le nord-est de Paris, on constate un doublement des tentatives de suicide chez les mineurs de moins de 15 ans par rapport à l’année dernière (…). Depuis la rentrée de septembre, un enfant de moins de 15 ans arrive ainsi presque chaque jour aux urgences de Robert-Debré pour une tentative de suicide, contre environ un tous les trois jours un an avant ».
https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/11/26/a-l-hopital-robert-debre-les-soignants-face-a-l-explosion-des-troubles-psychiques-chez-les-enfants_6061143_3244.html

Auteur(s): Des professionnels en psychologie, psychanalyse, pédiatrie et pédopsychiatrie pour FranceSoir

Source : http://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/impacts-traumatiques-de-la-politique-sanitaire-actuelle-sur-les-enfants-un-constat

Canada : Une femme de 90 ans choisit le suicide assisté plutôt que de subir un autre confinement

Rappelez-vous ce qu’on vous dit depuis le début de l’épidémie de coronavirus, il faut tout sacrifier pour sauver la vie des personnes de 90 ans en maison de retraite.

Quand il est devenu clair que le coronavirus n’est pas dangereux pour les personnes de moins de 65 ou 70 ans, on vous a dit que tout ce que nous faisions, c’était pour sauver les personnes âgées.

Les médias vous ont dit qu’il fallait sacrifier l’avenir de générations entières pour essayer de permettre aux résidents des maisons de retraite de vivre quelques mois ou années de plus.

https://www.ctvnews.ca/health/facing-another-retirement-home-lockdown-90-year-old-chooses-medically-assisted-death-1.5197140

Lorsque Nancy Russell, 90 ans, est morte le mois dernier, elle était entourée de ses amis et de sa famille.

Ils se sont regroupés autour de son lit, en chantant une chanson qu’elle avait choisie pour l’envoyer au loin, alors qu’un médecin l’aidait à traverser une mort médicalement assistée.

C’était tout le contraire des mois de solitude et de confinement que Russell avait endurés dans la maison de retraite où elle avait vécu pendant plusieurs années – c’était là tout l’intérêt.

Partout au Canada, les maisons de soins de longue durée et les maisons de retraite voient augmenter le nombre de cas de COVID-19 et de décès, une tendance inquiétante qui conduit à plus de restrictions pour les résidents.

Mais ces fermetures font payer un autre tribut à ceux qui ne contractent pas la COVID-19.

Les résidents prennent leurs repas dans leurs chambres, voient leurs activités et leurs réunions sociales annulées, les visites familiales réduites ou supprimées. Parfois, ils sont isolés dans leurs petites chambres pendant des jours. Ces mesures, qui visent à sauver des vies, peuvent parfois être suffisamment préjudiciables à la santé générale des résidents pour qu’ils se retrouvent à envisager d’autres options.

Russell, décrit par sa famille comme étant exceptionnellement sociable et vive, était l’une de ces personnes. Sa famille dit qu’elle a choisi une mort médicalement assistée (MAID) après avoir décliné si fortement pendant le confinement qu’elle ne voulait pas subir un nouvel isolement cet hiver.

Séquestration, injections létales, syndrome de glissement, les personnes âgées en maison de retraite sont en effet les populations qui ont le plus souffert pendant cette crise.

Lorsque vous exposez le fait que ce confinement ne sert même pas son objectif déclaré de sauver les octogénaires et les nonagénaires, vous démontrez clairement qu’il y a un programme complètement différent à l’œuvre.

La pathologisation de la dissidence : Aujourd’hui la psychopolice semble prête à développer de nouveaux outils dignes d’une psychodictature

Ou quand les « négationnistes » – du covid – et plus généralement les dissidents, sont considérés comme des fous, à rééduquer, voire à soumettre à des traitements psychiatriques. Ces jours derniers, on y arrive (de moins en moins) doucement, on a même inventé des mots spécialement pour les désigner (et les ridiculiser) : négationnistes, justement, mais aussi complotistes, conspirationnistes, NoVax. Et un délit caractéristique : diffuser des « fake news ». Décidément, le Meilleur des Mondes, c’est maintenant…

Aldous Huxley : une méthode pharmacologique pour « plier » l’esprit des citoyens

« Je crois que les oligarchies trouveront des moyens plus efficaces de gouverner et de satisfaire leur soif de pouvoir et seront semblables à celles décrites dans Le meilleur des Mondes ». Dans une lettre datée du 21 octobre 1949, l’écrivain Aldous Huxley écrit à George Orwell que dans un avenir proche, le pouvoir va bientôt mettre en œuvre la révolution ultime : « amener les gens à aimer leur état d’esclavage ».

Huxley était convaincu que les gouvernants prendraient la forme de la dictature « douce », car ils trouveraient dans l’hypnotisme, le conditionnement enfantin et les méthodes pharmacologiques de la psychiatrie une arme décisive pour faire plier les esprits et la volonté des masses. Une hypothèse que le romancier anglais a confirmée en 1958 dans son essai Retour au meilleur des Monde.

En 1932, le même Huxley avait situé son chef-d’œuvre dystopique, Le Meilleur des Mondes, dans un monde global pacifique où une drogue d’État, le soma, contrôle l’humeur des citoyens.

Dans la dystopie de Huxley, il n’y a pas de place pour les émotions fortes, l’amour, la haine ou la dissidence. Il n’y a pas de place pour l’intuition, l’art, la poésie, la famille.

Les gens en sont venus à aimer leurs chaînes parce qu’ils ont été manipulés avant la naissance par l’eugénisme et, à l’âge adulte, ils sont totalement dépersonnalisés et manipulés au fond d’eux-mêmes.

De cette façon, aucune forme de rébellion n’est possible. Et le pouvoir a atteint son but : faire en sorte que les citoyens se résignent.

En fait, pour créer une société apparemment parfaite et pacifique, il faut contrôler, voire annihiler, effacer les émotions, faisant des citoyens des zombies.

La pathologisation de la dissidence

La création d’une sorte de « terreur sanitaire » est en train de devenir l’outil pour faire sauter les libertés individuelles et resserrer les mailles du contrôle social.

Les cas de censure, de boycott et d’attaques de plus en plus impitoyables contre l’information indépendante deviennent quotidiens.

Il faut se demander si la biosécurité ne nous conduit pas vers une dictature sanitaire et si on n’essaye pas de pathologiser la dissidence afin d’intervenir de manière coercitive et de créer un dangereux précédent : traiter et hospitaliser les dissidents.

Dans la société du politiquement correct, ceux qui ne s’alignent pas sur la pensée unique ont longtemps été dénigrés, persécutés et marqués avec des étiquettes variées, et toujours dénigrantes, afin d’encadrer la dissidence ; aujourd’hui, cependant, à côté de ce travail capillaire de discrédit, il y a la tentative de soigner les dissidents afin de les remettre dans le droit chemin et de pouvoir les accueillir à nouveau dans la société.

L’année dernière, nous avons été témoins de précédents inquiétants, de la création de la nouvelle expression « souverainisme psychique » à la proposition d’un chercheur de l’Institut italien de technologie d’utiliser des décharges électriques ou magnétiques pour influencer le cerveau et guérir les stéréotypes et les préjugés sociaux. (cf. www.huffingtonpost.it)

Galimberti pense que les négationnistes sont « fous »

Le dernier exemple, dans l’ordre chronologique, de pathologisation de la dissidence, ce sont les déclarations du philosophe Umberto Galimberti qui a assimilé les négationnistes du Covid à des fous :

« Les négationnistes ont peur de la peur. Plus que la peur, ils ressentent l’angoisse. Ils perdent les points de référence. Et ils vont jusqu’à être délirants. Le négationnisme est une façon d’endiguer l’angoisse […]. Il n’est pas facile de raisonner avec les fous. Peut-on persuader ceux qui nient la réalité que la réalité est différente ? Très difficilement ».

Sa déclaration n’est pas isolée : ces derniers mois, on a tenté d’amener l’opinion publique à soutenir l’équivalence entre les négationnistes (mais aussi les conspirationnistes et les NoVax) et les fous, qui devraient donc suivre un traitement psychiatrique afin d’être acceptés à nouveau dans la société.

Le problème fondamental est que quiconque critique la version officielle du récit dominant ou se permet d’être en désaccord avec les mesures gouvernementales basées sur le biopouvoir tombe sous l’étiquette péjorative de « négationniste » mais aussi de « conspirateur ».

Soigner la dissidence

Nous sommes confrontés à une attitude de pouvoir paternaliste, autoritaire et scientifique qui vise à obtenir l’obéissance aveugle des citoyens et dans le cas où ils refusent de se soumettre sans critique, de pouvoir corriger leur comportement et leur réflexion par la psychiatrie ou la technologie.

Le totalitarisme des bons sentiments (« bons » seulement en apparence) a ses chiens de garde prêts à ramener au bercail quiconque est en désaccord ou ose exprimer publiquement des doutes. Aujourd’hui la psychopolice semble prête à développer de nouveaux outils dignes d’une psychodictature.

Nous voulons neutraliser la conscience critique et censurer toute forme de dissidence. Ceux qui ne sont pas d’accord doivent être censurés, ils doivent avoir honte non seulement de ce qu’ils ont dit, mais de ce qu’ils ont « osé » penser.

Il ne peut donc être réintégré dans la communauté qu’à la condition de s’humilier, de demander publiquement pardon, de suivre un traitement psychiatrique pour se remettre d’une maladie que le totalitarisme progressiste espère guérir : penser librement et de manière critique.

Traduction et commentaire de Guy Boulianne

Est-ce que la détention de citoyens qui « ne se conforment pas au traitement », qui affichent un « non-respect des règlements sociaux » ou qui présentent un « problème de comportement face au respect des directives » serait passée sournoisement sous le couvert de la « santé mentale » ?

Dans cette vidéo, Melissa Dykes explique comment des étiquettes psychologiques ou psychiatriques vagues telles que « handicap mental » et « déficience intellectuelle » pourraient être utilisées pour créer un vaste réseau autour des membres de la société qui critiquent le gouvernement : chercheurs de vérité, dissidents, militants, journalistes alternatifs et reporters indépendants.

Rappelez-vous comment la psychiatrie invente des maladies fictives pour en tirer profit, comme l’a admis le pédopsychiatre américain Leon Eisenberg sur son lit de mort. Alors que toute sa vie il avait contribué à créer l’illusion de l’existence du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) jusqu’à en être considéré comme le « père scientifique », Leon Eisenberg a fait, sept mois avant sa mort, cette ultime déclaration au journal Der Spiegel, condamnant l’escroquerie :

« Le TDAH est un excellent exemple d’une maladie fabriquée » [2]

Rappelez-vous la croissance incontrôlable de la « maladie mentale ». Vous souvenez-vous de ces maladies ridicules et non scientifiques comme le trouble oppositionnel avec provocation (TOP) qui font de la dissidence un crime ? [3] Défini comme « un comportement soutenu d’hostilité et de désobéissance », les symptômes décrits dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV-TR) incluent la remise en question de l’autorité, la négativité, la défiance, l’argumentaire et le fait d’être aisément irrité. [4] Bien que les auteurs dudit manuel disent ne pas avoir d’agenda caché, étiqueter la liberté de pensée et la non-conformité en tant que maladie mentale est une bombe à retardement d’abus en tout genre. (Réf.  « La Société fabienne: les maîtres de la subversion démasqués », 2019)

Notes:

[1] Enrica Peruchietti est une journaliste italienne, auteur de nombreux essais (disponibles sur Amazon) dont les titres sont suffisamment éloquents. Suffisamment en tout cas pour la classer parmi les dissidents, et bien sûr, pour les mauvaises langues, les… « complotistes ».

[2] Citation de Leon Eisenberg : « ADHS ist ein Paradebeispiel für eine fabrizierte Erkrankung. » — Jörg Blech : “Schwermut ohne Scham”. Der Spiegel, vol. 6,‎ 6 février 2012.

[3] Psychomédia : « Qu’est-ce que le trouble oppositionnel avec provocation? Définition, critères diagnostiques ». Publié le 28 septembre 2005.

[4] Le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux est un ouvrage de référence publié par l’Association américaine de psychiatrie (American Psychiatric Association ou APA) décrivant et classifiant les troubles mentaux. — F91.3 [313.81] : « Trouble oppositionnel avec provocation ». DSM-IV-TR, pp. 117-121. – Source : Come Don Chisciotte (Italie) Source : ZE Journal

Coronavirus en Belgique : les unités psychiatriques surchargées

Dans leur petit bureau sans fenêtre, ils se pressent, du téléphoneà l’ordinateur, puis de l’ordinateur à l’armoire aux dossiers , puis ils filent dans les longs couloirs de l’hôpital. Nous sommes au Centre de crise et d’urgences psychiatriques des Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles. Depuis une dizaine de jours, ça recommence, comme au moment du premier confinement et surtout du déconfinement, au printemps dernier.

“Il y a énormément de travail, nous explique le docteur Gérald Deschietere, psychiatre, chef de service, on voit plein de monde, des enfants, des adolescents et des personnes âgées. Une personne sur deux n’a pas d’antécédent psychiatrique, ils arrivent chez nous à la demande du médecin généraliste, d’un service de soutien social ou encore des écoles […] Il y a des problèmes de tristesse, d’angoisse, et malheureusement parfois aussi des idées suicidaires “.

Je lutte contre mes idées suicidaires

Cet après-midi-là, c’est chargé. Une urgence après l’autre. “Vous pouvez vous présenter à l’accueil, explique Clara Epp, une jeune psychiatre, vous dites que vous êtes une urgence programmée”. Accompagnée de Vanessa Geeraert, la psychologue, Clara conduit un étudiant de 24 ans et sa mère vers le local de consultation. Le jeune homme a des projets suicidaires. La mère est un peu larguée, elle ne comprend pas, le fils veut l’épargner, il ne dira pas tout devant elle, pas tout, mais c’est déjà pas mal :

Je ne réalise pas encore que je suis dans une unité psychiatrique, dit-il, mentalement je vais bien, je ne suis pas fou… C’est suite aux idées noires dont j’ai parlé que je suis ici, ce à quoi je pense. Tu étais au courant je crois, dit-il à sa mère, d’un potentiel passage à l’acte… Pour l’instant, ce n’est pas un réel désir de mourir, et même si ces pensées viennent pour l’instant, j’arrive toujours à lutter, mais à force, peut-être que je vais être à bout et que j’aurai besoin d’aide”.

“Vous pouvez détailler ces pensées ? Demande la psychiatre, Je ne préfère pas, je ne veux pas inquiéter ma famille, répond-il. La mère sort, et il explique : “si jamais je suis trop à bout par rapport à la souffrance… L’équipe va l’hospitaliser.

Des jeunes de moins de 20 ans en détresse

Ce jeune homme n’est pas le seul. Depuis le Covid, la demande de prise en charge psychiatrique explose. A l’hôpital psychiatrique Fond Roy, c’est le même constat : “J’ai une augmentation des demandes d’aide de jeunes entre 17 et 20 ans, explique le docteur Caroline Depuyt, psychiatre, il y a eu le confinement, le Covid et toutes les inquiétudes qui vont avec, il y a le décrochage scolaire et il y a aussi la rupture sociale. Tous les liens amoureux et amicaux sont très importants pour les jeunes. Ils se retrouvent coupés de tout ça, conséquence, on voit des dépressions caractérisées chez des jeunes de 17 ans “.

Les patients décompensent

Retour au centre de crise de Saint-Luc. Cette nuit, une dame a été amenée par la police. Elle a décompensé. Elle est privée de liberté et elle a été mise dans une chambre de contention. Clémence Got, psychiatre doit faire une expertise, à la demande du procureur. La dame, la soixantaine, s’étonne de se retrouver aux urgences psychiatriques. “Que s’est-il passé ? Lui demande la psychiatre ?” Ils ont voulu me forcer, c’est alors que ça a dégénéré, murmure la patiente. “Vous vous sentez persécutée ? Menacée parfois ? Oui, mais pas par ma famille, ce sont d’autres gens… Vous entendez des voix subliminales à la radio ? Oui c’est ça, j’entends des choses…” Difficile de suivre. Les propos sont incohérents. C’est l’histoire d’une vie, échouée dans la rue.

“On voit des décompensations qui sont liées à l’isolement, explique Clémence Got, la personne ne va pas forcément décompenser en lien avec le Covid, le Covid est un facteur précipitant. Nous voyons des décompensations paranoïaques, les patients expriment la peur de mourir, ils se sentent menacés”.

Après le jour, la nuit

La journée est loin d’être terminée dans l’hôpital, et il y aura encore la nuit. “On essaye de les accueillir aussi bien que d’habitude, malgré l’augmentation de cas. Cela demande beaucoup de travail à l’équipe, avec en plus tous les protocoles liés au Covid”, nous dit le docteur Gérard Deschietere. “Heureusement on se soutient les uns les autres, on en parle, il faut tenir le coup, on n’a pas le choix”.

Clara, la psychiatre et Vanessa la psychologue se comprennent d’un regard. Comme les soignants des services des soins intensifs, elles sont épuisées. Elles ont trouvé, en dernier recours, un lit pour une jeune fille de 15 ans, qui ne peut pas retourner dans sa famille. C’est pour une nuit seulement. Elles y ont travaillé toute la matinée, téléphoné à toutes les structures de santé mentale de Wallonie et de Bruxelles. Le réseau est saturé. Demain matin, il faudra recommencer les recherches, mettre la jeune fille à l’abri, comme le jeune étudiant de cet après-midi, et comme la dame en hospitalisation contrainte. C’est comme ça et cela ne va pas s’arrêter.

Source : https://www.rtbf.be/info/societe/detail_coronavirus-en-belgique-les-unites-psychiatriques-surchargees?id=10640721

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