Psychosocial

Coronavirus : Un enfant sur cinq a souffert d’un stress post-traumatique lors du premier confinement

Alors que les urgences pédiatriques enregistrent une hausse des admissions pour des problèmes psychologiques, la pédiatre toulousaine Isabelle Claudet réaffirme son opposition à la fermeture des écoles.

  • Alors que la perspective d’un troisième confinement pointe, la professeure Isabelle Claudet, cheffe des urgences pédiatriques de Toulouse, est opposée à une fermeture des écoles et collèges.
  • Les services pédiatriques du CHU de Toulouse enregistrent une hausse de 40 à 70 % des admissions d’enfants et adolescents pour des problèmes psychologiques ces derniers jours.
  • Selon une étude menée par le service d’Isabelle Claudet, un enfant sur cinq a été victime d’un stress post-traumatique durant le premier confinement.

Elle n’en démord pas. A l’instar de la société française de pédiatrie, la professeure  Isabelle Claudet, cheffe du service des urgences de l’hôpital des enfants de Toulouse, est  opposée à la fermeture des écoles si un troisième confinement était décidé. Une position qui est loin d’être rhétorique. Depuis ces derniers jours, ses équipes voient affluer des jeunes souffrant de problèmes psychologiques.

« Nous avons beaucoup d’enfants hospitalisés, qui décompensent aujourd’hui. Il y a 40 à 70 % d’admissions supplémentaires. Au lieu d’avoir trois à quatre hospitalisations par jour pour ces raisons, nous en avons douze à quatorze… Et ça nous inquiète énormément », souligne cette responsable. Certains développent une anorexie mentale, d’autres des formes aiguës d’anxiété. Autant de pathologies que cette spécialiste s’attendaient à voir ressurgir, en particulier chez les adolescents.

Car ces troubles, cette dernière les a scrutés de près dans le cadre d’une étude baptisée E-COCCON. Durant le premier confinement, son équipe a interrogé 380 enfants de 8 à 15 ans et leurs parents. Avec l’objectif de déceler les effets de ces deux mois enfermés, loin de leur quotidien, de leurs écoles et collège, et de leurs copains.

Si les résultats sont en cours de publication, Isabelle Claudet dévoile d’ores et déjà l’un des principaux résultats : « Un enfant sur cinq a souffert d’un stress post-traumatique, les filles ayant un taux plus élevé que les garçons », avance la pédiatre. Un stress qui s’est traduit sous différentes formes, que ce soit des troubles du sommeil, de la colère ou pour certains une envie de rester chez soi, comme une forme repli pour se protéger de l’extérieur, le « syndrome de la cabane ».

Une étude similaire menée en Italie sur les enfants des soignants a donné des résultats encore plus marqués, puisque dans ce cas-là, il s’agit d’un enfant sur trois souffrant de stress post-traumatique. Alors si elle conçoit que l’on puisse fermer ponctuellement une école ou un collège lorsqu’il y a un cluster, la cheffe des urgences pédiatriques est contre une mesure globale, « ce n’est pas légitime pour la santé mentale des enfants ».

D’autant que selon elle, les publications sur la circulation du virus parmi les enfants se multiplient pour confirmer qu’ils « sont peu transmetteurs du virus, car ils n’ont pas de forme respiratoire importante », poursuit-elle.

Source : https://www.20minutes.fr/sante/2965963-20210131-coronavirus-enfant-cinq-souffert-stress-post-traumatique-lors-premier-confinement

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